Le Bois d'Oingt 

Le nom du Bois d'Oingt vient d'une déformation du mot Buxum qui signifie buis. En effet, à l'origine, l'ensemble du territoire du village était couvert de buis ; le Bois d'Oingt s'appelait alors Buxum Iconium. Puis, les moines de l'abbaye de Savigny ont défriché les terres pour permettre différentes cultures : céréales, vigne et chanvre.
Le village se façonne au fil des temps. Deux fiefs importants se constituent : d'abord, au 14ème siècle, la Ferme fortifiée de Tanay au Sud puis, un peu plus tard, le Domaine de Combefort au Nord. Dans le bourg, la population était essentiellement constituée d'artisans et de commerçants. Leur prospérité les amena à s'établir hors de l'enceinte du vieux village, autour des halles situées sur l'actuelle Place de la Libération ; celles-ci furent démolies en 1860 pour cause de vétusté.
L'essor du village favorisa l'implantation de diverses professions libérales : médecins, juges, notaires, qui firent édifier de belles demeures entourées de vastes parcs arborés. Ainsi, l'actuelle Mairie était l'ancienne demeure d'un notaire royal.
De nos jours, dans les ruelles du vieux bourg, on retrouve les vestiges d'un château construit par l'Archevêque de Lyon, Renaud II de Forez, au 13ème siècle, et en particulier un escalier en colimaçon, des fenêtres à meneaux et de nombreux passages voûtés qui délimitaient l'enceinte de la vieille ville.
Le Bois d'Oingt disposait également d'une prison, au sein d'une ancienne tour abattue en 1830 pour faire place à la première mairie dont le fronton triangulaire est toujours visible (en façade du bâtiment à l'angle de la voûte qui mène Ruelle du Château). Lors de la rénovation du square Paul Burricand, les fouilles mirent à jour le socle d'un gibet, situé à l'origine avec sa potence sur la place principale. Pour cause d'insalubrité les pendaisons cessèrent et jamais aucune guillotine ne fut installée au Bois d'Oingt.
La vie spirituelle tenait également une place importante dans le quotidien des habitants, comme en témoigne la présence de deux chapelles : la chapelle des Pénitents Blancs de Lorette édifiée vers 1658 et détruite en 1970 pour laisser place à une gendarmerie, et la chapelle Saint-Roch bâtie au 17ème siècle dans le cimetière de l'époque. C'est pour des raisons sanitaires évidentes que le cimetière se trouvait à l'extérieur du bourg et la chapelle y fut érigée en reconnaissance de la fin de l'épidémie de peste. Puis, par manque de place, on ouvrit en 1957 un deuxième cimetière.
L'église actuelle fut achevée en 1868, en remplacement de l'ancienne église dont ne subsiste que le choeur datant du 17ème siècle, remarquable pour ses vitraux des 4 évangélistes Saint-Marc, Saint-Mathieu, Saint-Luc et Saint-Jean mais aussi pour son autel magnifiquement restauré et qui sert actuellement de comptoir puisque l'ancienne église a été agréablement reconvertie en salle de spectacle.
Au cœur de l'actuelle place principale du village, la Place de la Libération, se trouvent un kiosque à musique et, un peu plus bas, une fontaine toujours en eau.
Le village peut facilement être sillonné à pieds et pour le plaisir touristique, quelques panneaux informatifs en jalonnent le parcours.

Retrouvez une collection de cartes portales anciennes du Bois d'Oingt scannées et mises à disposition par Monsieur Yves-Noël-Marie Gonnet
Collection F.B. (10 albums, 800 photos, du XIX siécle)
Avec un très chaleureux remerciement à Monsieur F.B. et à son épouse pour nous permettre ce partage.
Photos enregistrées en "Public Domain Work" (libre de droit). Téléchargement libre et gratuit.
Note: Mr Gonnet a mis en valeur chaque carte postale en cadrant sur les détails qui lui ont semblé être les plus intéressants.
le lien :
https://www.flickr.com/.../albums/with/72157720085971942
 

 

 

 

LES PERSONNALITÉS

- Louis Pradel 
Louis Pradel

Louis Pradel maire de LYON durant plusieurs années et fondateur de la "roseraie" de LYON. C'est par son souvenir que la commune du Bois d'Oingt se trouve ornementée d'une multitude de rosiers qui lui valent l'appellation de "village des roses" depuis 1980 au Pays Beaujolais des Pierres Dorées.
Louis Pradel, né le 5 décembre 1906 à Lyon et mort le 27 novembre 1976 à Lyon, a été maire de Lyon de 1957 à 1976.
Ancien membre du réseau de résistance Le Coq enchaîné, expert en assurances automobiles, Louis Pradel succède à Édouard Herriot.


- John McGrew 

John McGrew, 1910-1999 : un peintre américain extraordinaire qui a vécu au Bois d'Oingt durant presque un quart de siècle. Il est l'auteur des trois grandes peintures murales qui ornent la place principale du Bois d'Oingt. Le musée John McGrew est situé sur la charmante petite place de l'ancienne église. Le musée John McGrew au Bois d'Oingt :
Le musée abrite principalement des tableaux de John McGrew mais aussi de grandes sculptures, des dessins et des peintures de Miguel Le Bacon et de Christian Goupil qui furent ses disciples et amis. Pionnier du dessin animé américain, John McGrew est cité pour son originalité dans plusieurs ouvrages importants consacrés à cette forme d'art. Engagé chez Warner Bros en 1938 comme lay-out man, sa grande culture fera de lui le maître à penser de l'équipe dirigée par le célèbre père de Bugs-Bunny, de Beep-Beep et de Daffy-Duck : Chuck Jones. Ce dernier viendra au Bois d'Oingt en 1992 spécialement pour revoir John McGrew.
John McGrew

Une belle biographie de John McGrew, contenant de nombreuses photographies, a été publiée du vivant du peintre par les éditions Dreamland à Paris, édition malheureusement épuisée mais dont on peut emprunter un exemplaire à la médiathèque du Bois d'Oingt.
Peintre virtuose, John McGrew possédait une pleine maîtrise de toutes les techniques picturales du passé comme du présent. Il aurait pu être un excellent faussaire s'il avait voulu. Il n'ignorait rien de l'art contemporain mais c'est délibérément qu'il avait choisi de s'exprimer principalement dans un langage figuratif classique, donnant ainsi la primauté à l'expression claire des idées plutôt qu'à des recherches plastiques de surface. Il disait que le style d'expression choisi devait être fonction du sujet traité et non imposé sur le sujet.
L'ensemble de cette démarche fait de sa peinture quelque chose de très singulier absolument à contre-courant de son époque à laquelle, du reste, il n'a pas cherché à plaire.
John McGrew estimait que les impressionnistes et les écoles qui ont suivi, dans une réaction juste contre la peinture officielle " pompier " du 19ème siècle, avaient néanmoins réduit le champ de la peinture en la privant, dans une certaine mesure, du droit d'exprimer avec force de grandes idées. Bref, sa peinture est franchement philosophique, voire mystique.
Ce dernier adjectif n'est pas inapproprié si l'on songe que John McGrew a consacré une partie importante de son temps à étudier dans diverses écoles que l'on peut qualifier d'ésotériques, telles que celle de Gurdjieff (une forme de yoga très élaboré) ou, plus récemment, Eckankar (la notion de " Eck " est assimilable à celle de Saint-Esprit).
Mais, quelle que soit l'étude entreprise, John McGrew, homme d'une grande culture tout aussi bien qu'américain pragmatique, a toujours su y apporter un esprit critique et un scepticisme de bon aloi. Cette attitude, et une très grande exigence intellectuelle, demeurent indispensables à tout chercheur de vérité, à partir du moment où il a atteint un certain niveau sur la route. Ainsi John McGrew a-t-il su se garder à temps des nombreuses pistes, inégalement informées ou suspectes qui fleurissent dans ce domaine à notre époque.
Dans cette ligne-là, avait été peint un très grand tableau intitulé " La Montagne Mystique ".
Toutes les croyances religieuses imaginables y sont représentées, sauf qu'au sommet ne demeure plus que la lumière : on est au-delà de toute forme ! (note : ce tableau appartient à une collection particulière).
La peinture de John McGrew consiste essentiellement en un regard objectif, apparemment dépassionné, sur la condition humaine et sur les grands mythes de l'humanité représentés en ce qu'ils ont de commun, quelles que soient les époques et les civilisations. C'est le cas, par exemple, du tableau intitulé " Vénus-Ishtar-Marie " qui montre une synthèse entre plusieurs " déesses " féminines, ou des cinq grandes toiles de la " Somme " (à l'instar de la Somme de Saint-Augustin) qui fait référence à l'astrologie tout aussi bien qu'au mythe de la caverne de Platon.
L'œuvre la plus singulière du musée est peut-être le triptyque intitulé " Romains XIV-14 ", trois toiles de grandes dimensions (deux mètres sur trois) qui stimulent la largeur d'esprit et stigmatisent l'intolérance. Et l'œuvre, sans doute la plus émouvante, parce qu'elle fut achevée quelques jours seulement avant la mort du peintre est " La Conquête du Monde par Coca-Cola ". Dans ce tableau, on voit l'humanité fuir, épouvantée, devant une armée … de bouteilles de coca-cola !
Dans les dernières années de sa vie, John McGrew avait pris la nationalité française, et cela uniquement par attachement à la France, et au Bois d'Oingt. Il avait beaucoup d'humour aussi. Le dernier geste pictural de cet américain-français fut -et la chose est notable- un acte d'humour et un bel hommage à la vieille civilisation européenne ...
Un mot sur Miguel Le Bacon et Christian Goupil dont les sculptures, peintures et dessins figurent au musée John McGrew : tous les deux ont été élèves de l'excellente école Emile Cohl à Lyon.
Sculpture
Ils étaient très doués en dessin dès leur plus jeune âge et, en ce qui concerne Miguel Le Bacon, John McGrew avait eu la surprise de voir arriver un jour à son cours de peinture un petit garçon de douze ans et demi qui dessinait déjà comme un maître et dont l'acharnement au travail et la motivation artistique étaient absolument étonnants.John McGrew a connu Christian Goupil quelques années plus tard, quand il l'avait pris comme assistant pour l'exécution d'une grande peinture murale.
Un autre intérêt du musée John McGrew est que certaines pièces en ont été entièrement décorées par le peintre, avec autant d'astuce que de goût et d'originalité, notamment le grand salon où se donnent parfois des concerts, organisés par le violoncelliste André Gonnet, et qui peut recevoir environ quatre-vingt personnes.


Pour visiter, il est conseillé de prendre rendez-vous au 04.74.71.72.95. La visite est gratuite.